• Rencontre

Qui suis-je ? n°11

img : RX J1856.5-3754, une étoile à neutrons isolée proche du Système solaire, dont l'émission de surface est vue par le télescope spatial Hubble. - Wikimedia Commons

À la rencontre d'un membre de la Fédération PLAS@PAR.

L'énigme

  1. Je suis Physicienne quantique expérimentale
  2. J’étudie la Structure quantique des atomes exotiques,
  3. Si j’étais un plasma, je voudrais être une étoile à neutron,
  4. Si les plasmas étaient une œuvre, ce serait : Les Nymphéas,
  5. Si les plasmas étaient une couleur, ce serait Bleu ciel,
  6. Si les plasmas étaient un sport, ce serait la Danse.

L'interview

       Bonjour Nancy, vous êtes désormais démasquée ! Pouvez-vous nous en dire en peu plus sur votre parcours (études, postes précédents, etc) ?

Je suis américaine et je viens du nord-ouest de Pennsylvanie. J’ai fait mes études universitaires et master dans l’Université de Notre Dame à South Bend, Indiana (vers Chicago), en suite j’ai fait ma thèse ici en France au CEA.

J’ai étudié, pendant ma thèse, les structures quantiques des noyaux exotiques très riches en neutrons, qui sont important pour comprendre la nucléosynthèse des éléments lourds dans l’univers, notamment dans des supernovas et des fusions des étoiles à neutron. Après ma thèse j’ai découvert la physique qu’on pouvait réalisée avec l’antimatière, et c’est pour cela que je suis venu au Laboratoire Kastler Brossel (LKB) ou on utilise des particules exotiques comme des antiprotons et muons (électron lourd qui a un temps de vie très court) pour comprendre l’électrodynamique quantique (QED) dans des atomes.

 J’ai réalisé mon post-doc au LKB et je suis chargée de recherche depuis 2021.

Pouvez-vous en dire un peu plus sur vos recherches actuelles en physique des plasmas ?

Dans les plasmas, c’est très chaud et très dense, et les ions sont très chargés. La structure quantique est très différente des atomes « normaux » et les effets de l’électrodynamique quantique y sont magnifiés. Je fais la spectroscopie x de haute précision des ions très chargées ici à Paris et des atomes éxotiques auprès des grands accélérateurs comme le CERN ou JPARC au Japon. La compréhension de la QED est importante pour comprendre les émissions stellaires et pour éventuellement chercher la physique au-delà du modèle standard.

 

       Avez-vous une charge d’enseignement, si oui, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les cours et autres actions liées à l’enseignement que vous menez à ce titre ?

Je n’ai pas de charge officielle d’enseignement, mais j’aime beaucoup enseigner. Cependant, depuis l’année dernière j’apporte mon aide pour le cours « Physique d’Aujourd’hui et Demain » qui fait découvrir la recherche aux étudiants en L1. Pour ce cours,  je fais un séminaire sur mes recherches et un TP « Intro aux Accélérateurs de Particules » que j’anime avec Emrick Briand (INSP) dans lequel les étudiants découvrent les accélérateurs SAFIR et SIMPA à Jussieu (type Van der Graaf et Electron Cyclotron Resonance Ion Source, respectivement), puis ils participent à un mesure de Rutherford Backscattering sur un échantillon mystère.

Sur quel(s) site(s) travaillez-vous ?

Je travaille à Jussieu avec la source SIMPA et notre spectromètre double cristal, mais je fais des expériences auprès des grands accélérateurs partout dans le monde, je voyage beaucoup, notamment en suisse, et au japon. Actuellement je suis sur une nouvelle expérience qui se construit au CERN auprès de l’anneau ELENA (Extra Low Energy Antiprotons).

Quel est votre rôle au sein de la communauté PLAS@PAR (direction, conseil de fédération, activités de médiation, actions d’enseignements, …) ?

Aucun rôle au sein de la communauté de Plas@par, notre doctorant est financé par IPI et PLASAPAR, on aime beaucoup les discussions avec la communauté pendant les journées PLAS@PAR.

Menez-vous des actions auprès du grand public de manière ponctuelle ou régulière, si oui, pouvez-vous expliquer ?

Je fais partie du comité d’organisation pour les Journées PIF (Physique et Interrogations Fondamentales) de la Societé Française de Physique, un rassemblement grand public qui a lieu tous les deux ans à BNF, un évènement qui est organisé entre les philosophes et les physiciens, mathématiciens, etc. J’anime aussi Les Ateliers du LKB, une série de séminaires à l’interface de la physique quantique et la philosophie.

Si PLAS@PAR doit relever un défi pour les 5 prochaines années, quel est-il selon vous ?

PLAS@PAR devrait continuer à faire découvrir aux jeunes la beauté et l’intérêt de poursuivre cette physique fascinante qui réunit des méthodes différentes mais qui aide à comprendre des phénomènes complexes, et à soutenir des vocations de chercheurs dans ce domaine.

Un dernier mot ?

Venez faire de la physiques quantique avec l’antimatière !

Je suis contente de faire partie de PLAS@PAR et d’avoir des opportunités d’échanger avec les autres chercheurs de la communauté.

Merci Nancy Paul !  

À qui le tour ?