Fisic experiment
  • Rencontre

Qui suis-je ? n°5

À la rencontre d'un membre de la Fédération PLAS@PAR.

 

Émily Lamour, INSP

  1. Je suis... expérimentatrice.
  2. J’étudie... les collisions particule-particule.
  3. Si j’étais un plasma, je voudrais être... une aurore.
  4. Si les plasmas étaient une œuvre, ce serait... le ballet « Gravité » de Preljocaj. C’est beau, léger et lourd à la fois !
  5. Si les plasmas étaient une couleur, ce serait... une variété de nuances de rouge.
  6. Si les plasmas étaient un sport, ce serait... une course de vélo… électrique ! On fonce ou on lève le pied… On adapte sa vitesse.

L'interview

Bonjour Emily Lamour vous êtes désormais démasquée ! Pouvez-vous nous en dire en peu plus sur votre parcours ? 

J’ai effectué mes études à l’université de Caen, devenue Normandie Université. Ma thèse réalisée au CIRIL (GANIL, Caen) portait sur l’étude des états de Rydberg produits par interaction entre des ions rapides et des solides minces. Après avoir obtenu ma thèse, je suis partie en Allemagne, pendant presque 2 ans, pour travailler au département de Physique Atomique de l’accélérateur GSI. J’ai piégé des ions radioactifs. Puis, après un an comme attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’université Pierre et Marie Curie, j’ai intégré le Groupe de Physique des Solides en 2000 devenu l’INSP en 2005.

Pouvez-vous en dire un peu plus sur vos recherches actuelles en physique des plasmas ?

Les collisions ion – ion offrent un scénario unique pour tester nos connaissances sur les processus électroniques fondamentaux tels que la capture, l'ionisation et l'excitation. Leur étude est également motivée par le fait qu'ils sont fortement corrélés au transfert d'énergie ionique dans divers types de plasma. Actuellement, nous développons une plateforme expérimentale pour réaliser des expériences auprès de nouvelles grandes installations telles que CRYRING/FAIR/GSI1 et S3/SPIRAL2/GANIL2 capables de fournir des faisceaux d’ions d’énergie cinétique de quelques MeV/u (Méga-électron-Volt /unité de masse atomique) de très fortes intensités et de très grande qualité optique. L’idée est de croiser ces faisceaux avec le faisceau d’ions de quelques keV/u (Kilo-électron-Volt/ unité de masse atomique) issus de notre plateforme afin d’explorer un régime de collision difficile à investiguer qui est celui où le pouvoir d’arrêt des ions dans la matière (froide ou chaude) atteint son maximum.

https://www.gsi.de/work/forschung/appamml/atomphysik/anlagen_und_experimente/cryringesr.htm

2 https://www.ganil-spiral2.eu/scientists/ganil-spiral-2-facilities/experimental-areas/s3/

Fisic experiment

Pouvez-vous partager avec nous les références de vos dernières publications ?

  • D. Schury et al., An electrostatic in-line charge-state purification system for multicharged ions in the kiloelectronvolt energy range; Review of Scientific Instruments 90, 083306 (2019). https://doi.org/10.1063/1.5093407
  • F. Aumayr et al., Roadmap on photonic, electronic and atomic collision physics: III. Heavy particles: with zero to relativistic speeds - Chapter 3 - Collisions involving heavy projectiles; J. Phys. B: At. Mol. Opt. Phys. 52 171003 (2019). https://doi.org/10.1088/1361-6455/ab26ea

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les actions d’enseignement que vous menez ?

Je suis directrice-adjointe du Master de Physique Fondamentale et Applications depuis de nombreuses années. En parallèle, j’enseigne en L3 et M1 la mécanique quantique et j’encadre des projets bibliographies également en M1.

Sur quel(s) site(s) travaillez-vous ?

Mon équipe travaille à l’Institut des NanoSciences de Paris sur le campus Pierre et Marie Curie. Nous réalisons des expériences auprès de notre plateforme SIMPA (Source d’Ions Multichargés de PAris) et également auprès des accélérateurs GANIL ou GSI, du synchrotron SOLEIL et sur des installations Laser. Et oui on n’étudie pas que des collisions ion-matière, on s’intéresse aussi aux interactions photons-matière.

Pouvez-vous nous expliquer les actions que vous menez auprès du grand public ?

Je participe à la fête de la Science (pas cette année par contre !), poussée et motivée par mes collègues. Ils ont souvent de supers idées comme l’escape game EVAZ’IONS scénarisé par mon collègue Christophe Prigent et qui se déroulait dans les locaux où se trouve notre plateforme SIMPA. C’était super et j’espère qu’on pourra le refaire, les enfants avaient adoré.

Si PLAS@PAR doit relever un défi pour les 5 prochaines années, quel est-il selon vous ?

Je souhaite que PLAS@PAR continue à promouvoir la thématique « PLASMAS » au sein de notre université et au-delà. C’est important de continuer à encourager les collaborations entre équipes et laboratoires de la Fédération mais aussi celles avec des institutions extérieures. PLAS@PAR a maintenant une certaine notoriété. Son action auprès des étudiants est primordiale et doit se poursuivre.

Un dernier mot ?

Vivement la fin de cette crise pour se retrouver.


Merci beaucoup Emily Lamour ! À qui le tour ?